échos du petit-déjeuner de la Huppe Galante : les dragons, d’Est en Ouest

dragonsLe sujet avait de quoi attirer et il y avait beaucoup de passionné(e)s — trente-quatre — qui étaient là pour participer au petit déjeuner thématique  organisé par l’association de conteurs La Huppe Galante , le dimanche premier mai 2016 autour du thème des Dragons, d’Est en Ouest.

Les réflexions sont lancées par petites tables, au premier étage du Café Bords de Seine (place du Châtelet, 75001 Paris), sur les types de dragons que les uns et les autres connaissent, et les rôles qu’ils sont amenés à jouer dans les contes. On insiste sur les énergies dont ces êtres sont les vecteurs et qui sont mobilisées de manière différente en Asie et en Occident.

Les discussions sont très animées et fournies. On se lance. Malgré le titre, on est quand même parti du plus local pour aller vers le plus exotique. Issus de l’eau et polymorphes, souvent serpentiformes, les dragons passent et repassent dans les images mentales des uns et des autres, en faisant admirer, qui sa gueule menaçante, qui ses écailles luisantes, tel autre encore sa carcasse en carton-pâte ou son corps annelé gonflé de vent sous la danse des porteurs évoluant dans la foule réjouie.

  • dragons de l’Ouest

Dans le désordre et à compléter : saint Georges combattant le dragon ; la vouivre et son escarboucle ; la Tarasque et les fêtes de Tarascon ; le Basilic ; Méduse, la Gorgone ; le dragon à l’œil perçant ; les deux dragons, rouge et blanc, de la légende arthurienne ; [le Minotaure (refusé)] ; les gardiens de trésors ; la Bête à abattre au cours d’un parcours initiatique ; l’Hydre de Lerne ; les dragons primitifs fécondant l’œuf primordial ; celui qui protège l’une des sources d’Yggdrasil, l’arbre-monde de la mythologie nordique ; Typhon, divinité grecque des vents forts et des tempêtes, qui surgit de la Terre ; Mélusine, la femme-serpent de Lusignan. On a aussi évoqué la fête du dragon d’Harfleur, mais nous n’avons trouvé que cette mention à propos de la fête de la Scie ; les dragons militaires et des lieux-dits comme « La Dragonnerie ». Le Léviathan et la Bête de l’Apocalypse de Jean. Le monstre du Loch Ness et les hypothèses d’identification avec des espèces zoologiques attestées ou non.

  • dragons de l’Est

Citons en premier le très réel Dragon de Komodo pour passer aux êtres bénéfiques et respectés qui peuplent l’imaginaire oriental. L’empereur est associé au dragon (et là on a parlé des griffes et de la hiérarchie des tri-griffus au penta-griffus). La conteuse Montaine Loisier a évoqué (rapidement) le temps long pour devenir dragon en Chine, allant des mille ans pour éclore, au trois mille ans pour le processus complet, et donné envie d’en écouter davantage. Le dragon est souvent associé au phénix en Asie. Son portrait-robot (au moment de la rencontre) : corps de serpent, pattes de coq, tête de cheval/chameau/carpe, cornes, moustaches de chat… Karine Mazel-Noury a parlé du peuple Viêt et des histoires qu’elle raconte, où évoluent la dragonne du fond des mers et le dieu de la terre.

  • catégorie spéciale

La constellation du Dragon. Quetzalcoatl, le serpent à plumes, divinité mésoaméricaine. Les dinosaures. Mais aussi, quoique nous n’ayons fait que les citer, tous les dragons de la littérature jeunesse, la série Game of Thrones, et les multiples jeux de rôles et jeux vidéos. Le lien entre le dragon et le foie, siège de la colère.

  • des contes de dragons

Quelques exemples des œuvres, auteurs, sources citées :
– La fée renarde qui ne peut pas s’envoler, car elle a un énorme bijou sous l’aile
– Le dragon doré, conte publié dans Les cils du loup, de Nathalie Leone
– Le mythe de Persée
– Le voyage de Chihiro, film réalisé par Hayao Miyazaki
– La tortue et le foie de lièvre/singe pour guérir le roi Dragon
– La Bête à sept têtes / Les Jumeaux ou le Roi des poissons
– Un conte tzigane où un dragon chatouilleux est amadoué par une plume
– Un conte écossais de la création de l’Islande, née des restes d’un dragon
– Le conte chinois de la perle du dragon et du phénix, à l’origine du lac de l’Ouest de Hangzhou
– Wang, le garçon pauvre qui devient le Dragon jaune en avalant la perle convoitée par un puissant
– Dragon bleu et Dragon jaune

  • pour aller plus loin

ptdej_huppOn trouvera des éléments complémentaires dans ce numéro de La Grande oreille  : Fantasy : contes d’outre-mondes, n° 47. Le numéro peut également être acheté en version numérique.

La bibliographie, les sites consacrés aux dragons de tous types sont très nombreux et accessibles en ligne. Si vous avez des trésors à partager, n’hésitez pas à laisser un commentaire à la suite de ce billet :

Le dernier rendez-vous de la saison 2015-2016 est prévu le 19 juin 2016, sur le thème : Pierre et minéral. À vos agendas ! N’oubliez pas de réserver par message à lahuppegalante75 [at] gmail [point] com


Source des images : Wikimedia Commons / Café Bords de Seine / Huppe Galante

3 Comments on “échos du petit-déjeuner de la Huppe Galante : les dragons, d’Est en Ouest

  1. Je me disais que, chez les Chinois, la façon de hiérarchiser les dragons et de les placer sous les ordres de l’empereur était une autre façon de les dominer, et de se faire les maîtres des forces de la nature…
    Cela m’est venu après, comme aussi une certaine lumière sur le « traître voleur de têtes » du conte de la Bête, ce traître nécessaire pour faire réapparaître la légitimité du héros…

  2. Bonsoir Marielle,

    Merci pour ce commentaire et le rebond vers les astres, où les dragons laissent aussi la trace de leur énergie. Amicalement

  3. Le Dragon avait avalé toutes mes pensées hier, dimanche. ça m’est revenu après… En astrologie, (surtout arabe) on parle des Nœuds de la Lune ou axe du Dragon, qui parcourt les Signes du zodiaque en un peu moins de dix neuf ans. Il est dit que la tête du Dragon (Nœud Nord), correspond au point où l’orbite ascendante de la Lune rencontre l’écliptique, et la queue du Dragon (Nœud Sud) correspond au point opposé sur l’orbite descendante de l’astre. Ces Nœuds de la Lune ont été depuis la plus haute antiquité assimilés à l’image du Dragon, comme l’astrologie babylonienne dépeignait un dragon lunaire dévorant le Soleil. Ce thème serait repris aussi en Inde. On peut lire le graphe du dragon dans les éphémérides planétaires… Quand il vient sur un point sensible de son horoscope, alors attention qu’il ne nous dévore pas, mais C.G. Jung dit que « l’affrontement du héros avec le dragon représente le combat du Moi contre la tyrannie de l’inconscient : il est inévitable ». Bien des imaginaires peuvent se dynamiser avec toutes ces images de Dragons, d’Est en Ouest, et inscrits dans une carte du ciel…
    La constellation du Dragon existe bien, et c’est en rapport avec l’histoire d’Héraclès et les Pommes d’Or. Quand le héros tue le Dragon-Ladon, à Cent têtes, né de Typhon et d’Echnida, il est transformé en constellation. Il s’agit dans le ciel, du Grand Serpent, celui qui s’étend entre les deux Ourses (Eratosthène).

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